Introduction & contexte belge

L’intelligence économique (IE) désigne la collecte, l’analyse et la protection de l’information stratégique au service de la compétitivité. En Belgique, le dispositif est peu centralisé : il mobilise des organes dispersés aux niveaux fédéral et régionaux, sans « pivôt » national unique.

Panorama rapide (Belgique)

  • Sûreté de l’État (VSSE) : contre‑espionnage économique et protection du potentiel scientifique et économique (WEP) contre les ingérences étrangères ; alertes sur l’espionnage visant la propriété intellectuelle d’entreprises belges.
  • SPF Économie : dispositifs de cybersécurité (point de contact « Meldpunt », application de la directive NIS) et renforcement prévu de la sécurité numérique des PME en lien avec le Centre pour la Cybersécurité (CCB).
  • SPF Affaires étrangères : coordination de la diplomatie économique (attachés, conseillers économiques), sans orientation IE explicite.
  • Cadre légal : transposition en 2018 de la directive européenne sur le secret des affaires (loi du 30 juillet 2018) qui renforce la protection des savoir‑faire sensibles.

Initiatives régionales et communautaires

  • Wallonie : le Plan Marshall 2.Vert (2013) a confié à l’Agence de Stimulation Économique (ASE) un dispositif d’intelligence stratégique pour PME (sensibilisation, formation, accompagnement) fondé sur veille, protection, influence.
  • Bruxelles : hub.brussels anime l’appui à l’export et le réseautage, sans structure IE formalisée.
  • Flandre : VLAIO, Flanders Investment & Trade et les speerpuntclusters soutiennent innovation et export (accent Industrie 4.0 et cybersécurité), sans mission explicite d’IE au sens stratégique.
  • Communautés : soutien à la R&D et aux technologies (bourses, mobilités), complétant indirectement l’effort d’IE.

Acteurs privés

Consultants IE, chambres de commerce, associations professionnelles (p.ex. VOKA, UCM) ; réseau de conseillers en diplomatie économique (bénévoles) informant les ambassades. Beaucoup de PME restent toutefois peu informées des risques (espionnage, cyber) et recourent peu aux aides publiques.

Sommaire

  1. Introduction & contexte belge <==
  2. Dispositif par niveaux
  3. Lacunes et faiblesses
  4. Comparaisons internationales
  5. Recommandations stratégiques

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Version enrichie et vulgarisée

L’intelligence économique, c’est un peu comme une veille stratégique à grande échelle : on collecte des informations clés, on les analyse, et on protège ce qui fait la valeur d’une entreprise ou d’un pays. Le but : rester compétitif et éviter que des concurrents ou des puissances étrangères ne prennent l’avantage.

En Belgique, il n’existe pas de « tour de contrôle » unique pour coordonner ces efforts. Les actions sont dispersées : certaines sont fédérales, d’autres régionales, et chaque acteur agit dans son coin. Cela peut créer des zones grises où l’information circule mal.

Au niveau national, la Sûreté de l’État (VSSE) joue un rôle central dans la lutte contre l’espionnage économique et la protection des savoir-faire scientifiques et industriels. Elle alerte aussi sur les tentatives de vol de propriété intellectuelle. Le SPF Économie s’occupe de cybersécurité, via un point de contact (« Meldpunt ») et l’application de la directive européenne NIS, avec l’aide du Centre pour la Cybersécurité Belgique (CCB). Le SPF Affaires étrangères gère la diplomatie économique – c’est-à-dire les réseaux d’attachés et de conseillers – mais sans mission d’intelligence économique clairement définie. Côté lois, la Belgique a transposé en 2018 la directive européenne sur le secret des affaires, afin de mieux protéger les savoir-faire sensibles.

Les Régions ont chacune leur approche. En Wallonie, le Plan Marshall 2.Vert a lancé un programme spécifique pour aider les PME : sensibilisation, formation et accompagnement sur trois piliers : veille, protection et influence. À Bruxelles, hub.brussels aide les entreprises à exporter et à créer des réseaux, mais il n’existe pas de structure dédiée à l’IE. En Flandre, VLAIO, Flanders Investment & Trade et les « clusters » sectoriels misent sur l’innovation, l’Industrie 4.0 et la cybersécurité, là encore sans stratégie IE formalisée. Les Communautés, elles, soutiennent la recherche et la mobilité, ce qui contribue indirectement à la compétitivité.

Enfin, dans le secteur privé, on trouve des consultants spécialisés, des chambres de commerce, des fédérations professionnelles comme VOKA ou l’UCM, ainsi que des conseillers bénévoles en diplomatie économique qui informent les ambassades. Mais beaucoup de PME restent peu sensibilisées aux risques d’espionnage ou de cyberattaques, et utilisent rarement les aides publiques qui existent.