Sociologie Numérique : Comment Le Numérique Transforme Nos Structures Sociales
Une lecture sociologique des mutations profondes induites par le numérique

Le numérique transforme nos sociétés en profondeur. Loin d’être neutre, il redessine les rapports de pouvoir, de savoir et de solidarité.
📌 Résumé
Le numérique modifie radicalement nos structures sociales : travail, démocratie, éducation, inégalités, solidarités… Ce dossier propose une lecture sociologique critique et accessible, invitant à une appropriation collective et citoyenne de ces transformations.
💼 Le travail à l’heure numérique
⚖️ Émancipation ou précarisation ?
- Le télétravail progresse mais reste réservé aux plus qualifiés.
- L’économie de plateforme génère une ubérisation systémique, aux effets ambigus : flexibilité pour certains, précarité pour beaucoup.
- Le “digital labor” (Antonio Casilli) désigne le travail invisible (modération, microtâches) qui alimente les IA.
🤖 IA : transformation plus que suppression
- Seulement 5% des métiers seraient remplaçables par l’IA.
- Les emplois “augmentés” par IA progressent fortement.
- Le numérique ne détruit pas forcément le travail : il le reconfigure.
🗳️ Démocratie numérique : entre pouvoir citoyen et manipulation
🌱 Participation et innovation démocratique
- Outils participatifs comme Decidim redynamisent la démocratie locale.
- Les réseaux sociaux facilitent les mobilisations, comme les Gilets Jaunes ou l’Affaire du Siècle.
⚠️ Risques : désinformation & gel tactique
- Plus de 140 000 contenus manipulés détectés en France depuis janvier 2025 (VIGINUM).
- Le numérique favorise aussi la polarisation, la manipulation, et l’ingérence étrangère.
🚧 Fractures numériques
💢 Des inégalités sociales-numériques
- 15% des Français sont en illectronisme.
- Le numérique reproduit et accentue les inégalités sociales existantes.
- L’école numérique creuse les écarts au lieu de les corriger.
⚠️ Algorithmes discriminants
- Recrutement, crédit, justice prédictive : les biais algorithmiques renforcent les dominations.
🎓 Éducation : révolution pédagogique ou illusion numérique ?
📚 Pédagogie et distanciel
- Explosion des MOOC, SPOC, badges.
- Mutation des rôles enseignants (coach, curateur…).
- Mais obstacles persistants : formation des profs, inégalités entre établissements…
🧠 Nouveaux modes de transmission
- Les jeunes s’informent via YouTube, Insta, TikTok.
- Montée de la vidéo, des podcasts, des chatbots éducatifs.
🤝 Nouvelles formes de solidarité
🧭 Mobilisations connectées
- Groupes Facebook, Discord, Trello… : mobilisations rapides, horizontales, sans leaders fixes.
- Exemple : #NousToutes, SHE Changes Climate, collectifs locaux post-COVID.
🧰 Transformation du tissu associatif
- 26% des assos ont accéléré leur transition numérique depuis 2020.
- Points d’Appui Numérique Associatif, DLA Numérique, syndicalisme tech…
💡 Solidarités d’urgence
- Plateformes de don, entraide numérique, coordination en ligne…
- Mais besoin de pérennisation au-delà des crises.
👨👩👧👦 Liens familiaux et enjeux générationnels
📱 Polymedia familiale
- Choix des outils selon les liens : intimité vs utilité vs coordination.
- Les jeunes transmettent aux anciens, renversant les hiérarchies traditionnelles du savoir.
🧓 Fractures générationnelles
- Les liens sociaux sont reconfigurés par le numérique, pas effacés.
📣 Recommandations pour l’action collective
✅ Opportunités à saisir
- Accès élargi à l’expression, au savoir, à l’organisation.
- Nouvelles formes d’engagement et d’autonomisation.
❗Défis majeurs
- Surveillance, précarité, désinformation, polarisation.
- L’enjeu est la régulation démocratique des technologies.
🧭 Rôle de l’éducation populaire
- Former à la littératie numérique critique.
- Accompagner les transitions techniques et sociales.
- Lutter contre les exclusions.
- Relier numérique et enjeux de société.
Sociologie numérique : comment le numérique transforme nos structures sociales
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L’avènement du numérique a bouleversé nos sociétés bien au-delà de la simple adoption de nouveaux outils. Entre promesses d’émancipation et risques de nouvelles exclusions, les technologies numériques redessinent profondément l’organisation du travail, les modalités d’engagement citoyen, les mécanismes d’inégalités, et transforment l’éducation. Cette analyse examine ces mutations structurelles avec un regard sociologique équilibré, accessible aux citoyens soucieux de comprendre les enjeux de notre époque numérique.
Le travail à l’heure numérique : entre émancipation et précarisation
Une révolution silencieuse du travail
Le télétravail s’installe durablement dans le paysage professionnel français. De 9% des salariés en 2019, nous sommes passés à 26% en 2023, avec un modèle hybride qui se stabilise autour de 2 jours par semaine. Cette évolution concerne principalement les cadres et professions intellectuelles, révélant une première fracture sociale : tous les métiers ne sont pas “télétravaillables”.
L’économie de plateforme explose mais cache une réalité moins reluisante. Le secteur de la livraison de repas a vu son chiffre d’affaires passer de 2,8 à 7 milliards d’euros entre 2020 et 2024. Cependant, les revenus des livreurs chutent drastiquement : -34% chez Uber Eats, -27% chez Stuart, -23% chez Deliveroo. Cette “ubérisation” illustre parfaitement la précarisation systémique que peut engendrer le numérique.
Le “digital labor” : travail invisible et exploitation masquée
Antonio Casilli, sociologue spécialiste du travail numérique, déconstruit le mythe de l’automatisation totale. Derrière chaque “intelligence artificielle” se cache du travail humain invisible : modération de contenu, micro-tâches de validation, création de données d’entraînement. Ce “digital labor” reproduit à l’échelle planétaire les inégalités Nord-Sud, avec des “fermes à clics” exploitant des travailleurs du Sud global pour alimenter les plateformes occidentales.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Amazon Mechanical Turk, les captchas que nous remplissons “gratuitement”, la modération des réseaux sociaux… autant d’activités qui masquent une exploitation économique derrière l’illusion technologique.
Intelligence artificielle : transformation plutôt que destruction
Contrairement aux prédictions catastrophistes, l’étude PwC 2025 montre que les métiers “augmentés” par l’IA progressent de 252% entre 2019 et 2024. Seuls 5% des emplois sont directement remplaçables par l’IA. Le Forum Économique Mondial prédit même 170 millions d’emplois créés contre 92 millions détruits d’ici 2030. L’enjeu n’est donc pas la disparition du travail, mais sa transformation.
Démocratie numérique : nouvelles voix citoyennes
L’innovation démocratique par le bas
Les plateformes de participation citoyenne se multiplient. Decidim, solution open source née à Barcelone, équipe désormais de nombreuses collectivités françaises. Paris alloue plusieurs millions d’euros via sa plateforme de budget participatif. Ces outils permettent une participation inédite : près de 24% d’habitants participent aux consultations numériques, un taux impensable pour les instances traditionnelles.
Dominique Cardon, sociologue du numérique, théorise cette “démocratie Internet” comme un espace d’élargissement de la participation publique. Internet permet la “force des coopérations faibles” - likes, partages, commentaires - qui créent de nouvelles formes d’engagement politique.
Les mobilisations connectées changent la donne
Le mouvement des Gilets Jaunes (2018-2025) reste emblématique des nouvelles mobilisations sociales. Avec 4 millions de membres dans les groupes Facebook et plus de 3000 groupes créés, il a démontré la puissance mobilisatrice des réseaux sociaux. Ces mouvements “connectés” se caractérisent par une capacité de mobilisation rapide, une organisation horizontale, mais aussi une vulnérabilité : ce que Zeynep Tufekci appelle le “gel tactique”, l’incapacité à évoluer stratégiquement.
Les mobilisations climatiques post-2020 illustrent une nouvelle génération d’activistes. Extinction Rebellion France utilise exclusivement des outils numériques libres (Mattermost, Nextcloud), développant des stratégies “dégafamisées by design”. L’Affaire du Siècle, avec plus de 2 millions de signatures, montre la capacité des coalitions à déclencher des mobilisations numériques de masse.
Risques et opportunités de la démocratie numérique
Les opportunités sont réelles : démocratisation de l’expression, réactivité citoyenne, inclusion de nouveaux publics. Cependant, les risques persistent : manipulation informationnelle, fractures numériques, polarisation. VIGINUM a identifié plus de 77 opérations de désinformation entre 2023 et 2025, révélant l’ampleur des campagnes d’influence.
La France fait face à une “campagne de désinformation sans précédent” depuis janvier 2025, avec 140 000 contenus manipulés produits. L’enjeu devient la préservation de l’intégrité du débat public face aux manipulations algorithmiques et aux ingérences étrangères.
Fractures numériques : quand le numérique creuse les inégalités
Au-delà de l’accès : des inégalités multidimensionnelles
Fabien Granjon, sociologue des inégalités numériques, préfère parler d’“inégalités sociales-numériques” plutôt que de “fracture numérique”. Son analyse révèle que “les inégalités numériques n’ont rien de numérique : elles sont fondamentalement des inégalités sociales qui s’imposent à la pratique du numérique”.
En France, 15% de la population est en situation d’illectronisme (INSEE 2023), soit 14 millions de personnes qui peinent à utiliser les outils numériques. Dans les Hauts-de-France, ce taux monte à 17%. Paradoxalement, 91% des Français possèdent un smartphone et 89% un ordinateur, mais les inégalités d’usage persistent.
Reproduction sociale par le numérique
Le capital culturel reste déterminant dans l’appropriation des technologies. Les classes supérieures développent des répertoires d’usage élargis, combinant culture légitime et populaire en ligne, tandis que les classes populaires se cantonnent à des usages plus restreints (sociabilité, loisirs).
L’école numérique reproduit les inégalités au lieu de les corriger. La crise COVID-19 a révélé une “double peine” pour les familles populaires, privées à la fois d’équipement et des compétences nécessaires pour l’accompagnement scolaire numérique. Les compétences numériques scolaires (recherche, tri, synthèse de l’information) avantagent les élèves de milieux favorisés.
Algorithmes et discriminations systémiques
Les “Armes de Destruction Mathématique”, selon l’expression de la mathématicienne Cathy O’Neil, révèlent comment les algorithmes reproduisent et amplifient les discriminations. Les exemples abondent : algorithme de recrutement d’Amazon discriminant les femmes, reconnaissance faciale moins fiable pour les personnes racisées, algorithmes de crédit reproduisant les inégalités sociales.
L’amplification des biais constitue le danger principal : les algorithmes ne se contentent pas de reproduire les discriminations existantes, ils les renforcent par des boucles de rétroaction. En police prédictive, plus la police intervient dans certains quartiers sur des prédictions biaisées, plus elle y détecte de crimes, renforçant le biais initial.
Éducation et transmission : révolution pédagogique en cours
Accélération numérique de l’école
La crise COVID-19 a constitué un “moment de bascule” sans précédent dans l’éducation française. Le passage en urgence de millions d’enseignants à l’enseignement distanciel a révélé les potentialités et les limites du numérique éducatif. La Stratégie numérique pour l’éducation 2023-2027 en tire les leçons, privilégiant l’usage pédagogique sur la simple dotation d’équipements.
Les innovations se multiplient : modèles hybrides mêlant présentiel et distanciel, pédagogies actives renforcées par les analytics d’apprentissage, micro-certifications et badges de compétences. Cependant, les défis persistent : formation insuffisante des enseignants, résistances au changement, fractures numériques entre établissements.
Révolution informationnelle des jeunes
71% des 15-34 ans consultent quotidiennement l’actualité via les réseaux sociaux, qui deviennent leur premier mode d’accès à l’information. Contrairement aux idées reçues, 93% des jeunes s’intéressent à l’information, mais ils diversifient leurs sources et légitiment de nouveaux acteurs comme Hugo Décrypte.
L’écosystème médiatique se recompose : médias 100% vidéo (Brut, Konbini), explosion des podcasts éducatifs, émergence des chatbots informationnels. Cette transformation bouleverse les modes traditionnels de transmission des savoirs et d’autorité informationnelle.
Nouvelles formes d’apprentissage
L’explosion des MOOC et formations en ligne démocratise l’accès aux savoirs. La plateforme FUN-MOOC propose plus de 300 cours gratuits avec la participation de 80 établissements français. UCLouvain compte 98 470 inscrits dans ses 43 MOOCs. Le MOOC CERTICE Scol a formé plus de 50 000 enseignants africains aux TICE.
Les formats pédagogiques se diversifient : SPOC (Small Private Online Courses), formations hybrides, réalité virtuelle pour les travaux pratiques, serious games éducatifs. Cette effervescence questionne les modèles économiques traditionnels de la formation et appelle de nouveaux métiers (ingénieurs pédagogiques, community managers).
Nouvelles solidarités : mobilisations et organisation sociale
Mutations des mouvements sociaux
Fabien Granjon montre que les conflits sociaux s’appuient désormais sur des “armes matérielles” numériques. Ces mobilisations connectées se caractérisent par l’instantanéité organisationnelle (émergence en quelques heures), l’absence de leaders institutionnels (évitant la “décapitation” mais créant une “paralysie tactique”), et une logique réticulaire autour d’impératifs d’action communs.
Les exemples récents abondent : groupes Facebook “Solidarité au temps du coronavirus” (900 personnes à Montréal), collectif #NousToutes et ses outils multiples (WhatsApp, Trello, Discord), mouvements écoféministes transnationaux comme SHE Changes Climate France.
Transformation des structures associatives
26% des associations ont accéléré leurs pratiques numériques avec la crise sanitaire, selon l’étude Solidatech 2022. Cependant, 22% restent “peu initiées”, particulièrement dans les zones rurales et quartiers prioritaires. 76% identifient des difficultés humaines (manque de temps, compétences), techniques et financières.
L’hybridation devient la norme : Points d’Appui Numérique Associatif, Centre de ressources DLA Numérique, émergence de nouveaux syndicalismes comme Numeum pour le secteur numérique. Ces évolutions témoignent de l’adaptation progressive mais inégale des structures traditionnelles.
Solidarités numériques d’urgence
La plateforme Solidarité Numérique, lancée en mars 2020, a reçu 1,2 million de visites et mobilisé 2000 médiateurs volontaires. Cette initiative illustre la capacité de coordination rapide des acteurs de l’inclusion numérique face à l’urgence sociale.
De nouvelles formes de solidarité émergent : plateformes de don d’ordinateurs, économie collaborative de crise, mobilisation de compétences bénévoles. Ces innovations révèlent le potentiel d’organisation collective par le numérique, tout en questionnant leur pérennisation au-delà des crises.
Enjeux familiaux et intergénérationnels
Recomposition des liens familiaux
Les familles développent une “polymedia familiale”, choisissant consciemment leurs outils de communication selon l’intensité relationnelle souhaitée. Contrairement aux craintes d’affaiblissement, les liens familiaux peuvent se renforcer à distance, créer de nouvelles proximités (grands-parents/petits-enfants), et maintenir des liens faibles avec la famille élargie.
Milad Doueihi, théoricien de l’“humanisme numérique”, analyse ces mutations comme l’émergence d’une nouvelle “civilisation” qui modifie “nos regards sur les objets, les relations et les valeurs”. L’inversion des flux de transmission (jeunes enseignant le numérique aux aînés) et la co-construction des savoirs caractérisent ces nouvelles dynamiques intergénérationnelles.
Défis éducatifs et fractures générationnelles
48% des associations identifient des difficultés liées au manque de compétences numériques, révélant des fractures générationnelles à gérer. La distinction entre “vrais liens” et “liens virtuels” s’estompe au profit de “liens sociaux numériques” où technique et social sont indissociables.
Le processus d’individualisation se poursuit mais s’accompagne de nouvelles formes de solidarité organique médiées numériquement, questionnant les modèles traditionnels de cohésion sociale.
Perspectives et recommandations pour l’action collective
Opportunités démocratiques du numérique
Le numérique offre des possibilités inédites : démocratisation de l’expression et de l’accès aux savoirs, facilitation de l’organisation collective, transparence accrue de l’action publique, innovation dans les formes de participation citoyenne. Ces potentialités émancipatrices ne doivent pas être négligées.
Défis à relever collectivement
Les risques sont tout aussi réels : surveillance généralisée, manipulation informationnelle, précarisation systémique du travail, concentration du pouvoir économique, reproduction amplifiée des inégalités sociales. La régulation des plateformes, la lutte contre les discriminations algorithmiques, et la réduction des fractures numériques constituent des enjeux démocratiques majeurs.
Pistes d’action pour l’éducation populaire
Face à ces transformations, l’éducation populaire doit s’adapter sans perdre ses valeurs fondamentales. Quatre orientations stratégiques se dégagent :
Former aux littératies numériques critiques : Développer la capacité à décrypter les algorithmes, analyser les modèles économiques des plateformes, comprendre les mécanismes de manipulation informationnelle.
Accompagner les transitions numériques : Aider les individus et organisations dans leur appropriation critique des outils, en privilégiant les solutions libres et décentralisées.
Lutter contre les exclusions numériques : Maintenir l’accessibilité pour tous les publics, développer la médiation numérique, préserver les espaces de délibération collective face à l’immédiateté numérique.
Articuler numérique et enjeux sociaux : Connecter formation technique et analyse politique, développer l’esprit critique face aux discours techno-solutionnistes, promouvoir une appropriation collective des technologies.
Une société numérique à construire collectivement
L’analyse sociologique révèle que le numérique n’est ni une panacée ni une fatalité, mais un ensemble de technologies dont l’impact social dépend des choix politiques et des mobilisations collectives. Entre les promesses d’émancipation et les risques d’exclusion, l’avenir de nos structures sociales numériques se joue maintenant.
L’enjeu central est la démocratisation des choix technologiques. Plutôt que de subir passivement la numérisation de nos vies, il s’agit de développer une capacité d’action collective pour orienter ces transformations vers plus d’égalité et de justice sociale. Cette ambition nécessite une mobilisation citoyenne informée, des politiques publiques ambitieuses, et une vigilance permanente face aux dérives.
Pour l’éducation populaire, le défi est double : former aux compétences numériques nécessaires à la participation sociale, tout en développant l’esprit critique face aux logiques marchandes et sécuritaires qui instrumentalisent ces technologies. Entre formation technique et analyse politique, l’enjeu est de contribuer à l’émergence d’une société numérique véritablement démocratique, au service du bien commun plutôt que de la seule accumulation de profits et de pouvoir.
La “société numérique” n’est pas un destin : elle reste à construire, par et pour l’ensemble des citoyens.
Notes et références
DARES (Direction de l’Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques), “Comment évolue la pratique du télétravail depuis la crise sanitaire ?”, 2023. Disponible sur : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/comment-evolue-la-pratique-du-teletravail-depuis-la-crise-sanitaire
Novethic, “Uber Eats, Deliveroo : derrière nos commandes, des travailleurs toujours plus précaires et à la santé dégradée”, 2024. Voir aussi : Franceinfo, “Uber Eats : la plateforme instaure une rémunération minimale de 3 euros par course pour ses livreurs”, 2024.
Casilli, Antonio A., “Qu’est-ce que le digital labor ?”, Paris, INA Éditions, 2019. Voir aussi ses travaux sur : https://www.casilli.fr/tag/digital-labor/
HEC Paris, “How is AI Really Impacting Jobs? A Nuanced Approach”, 2025. Disponible sur : https://www.hec.edu/en/how-ai-really-impacting-jobs-nuanced-approach
Cardon, Dominique, “La Démocratie Internet. Promesses et limites”, Paris, Seuil, 2010. Voir aussi : Cairn.info, “La démocratie Internet”, 2012.
Granjon, Fabien, “Classes populaires et usages de l’informatique connectée. Des inégalités sociales-numériques”, Réseaux, 2022. Interview dans le Café Pédagogique : “Le numérique renforce les logiques de reproduction sociale”, mars 2022.
ARCEP, “Équipements et usages du numérique”, 2025. Données disponibles sur : https://www.arcep.fr/actualites/actualites-et-communiques/detail/n/equipements-et-usages-du-numerique-190325.html
O’Neil, Cathy, “Weapons of Math Destruction: How Big Data Increases Inequality and Threatens Democracy”, Crown, 2016. Interview Quartz : “Data scientist Cathy O’Neil on the cold destructiveness of big data”.
Ministère de la Culture, “Les jeunes et l’information : une étude du ministère de la Culture vient éclairer les comportements des jeunes en matière d’accès à l’information”, 2025. INA, “Rapport Reuters 2025 : méfiance record, chatbots émergents, vidéos sociales triomphantes”.
Pour aller plus loin
Ouvrages de référence :
- Cardon, Dominique, Culture numérique, Presses de Sciences Po, 2019
- Casilli, Antonio A., En attendant les robots. Enquête sur le travail du clic, Seuil, 2019
- Granjon, Fabien, Mobilisations numériques, Presses des Mines, 2022
- Tufekci, Zeynep, Twitter et les gaz lacrymogènes, C&F Éditions, 2019
Sites et ressources :
- Observatoire des inégalités numériques : https://www.inegalites.fr/
- France Stratégie - Travail et numérique : https://www.strategie.gouv.fr/
- CNIL - Comprendre les enjeux numériques : https://www.cnil.fr/
- Solidarité Numérique : https://solidarite-numerique.fr/
Revues scientifiques :
- Réseaux (revue de référence en sociologie du numérique)
- Terminal (revue critique des technologies de l’information)
- Questions de communication (section numérique et société)