PAC Asbl (Présence Et Action Culturelles)
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Présence et Action Culturelles : cinquante ans d’éducation populaire écosocialiste
La transformation perpétuelle d’un mouvement historique au service de l’émancipation collective (1969-2025)
Depuis sa création en 1969, Présence et Action Culturelles (PAC) s’est imposée comme le plus grand mouvement d’éducation permanente de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Cette analyse révèle comment PAC, héritière des Cercles d’Éducation Ouvrière du début du XXe siècle, a su naviguer entre ancrage socialiste et indépendance structurelle pour devenir un acteur incontournable de la démocratie culturelle belge. Son récent positionnement écosocialiste (2019) marque une mutation idéologique majeure qui redéfinit ses perspectives d’action dans un contexte de crises multiples. Avec ses 200 sections locales, son réseau d’écrivains publics et ses campagnes sociétales, PAC illustre la vitalité de l’éducation permanente comme outil d’émancipation collective face aux défis contemporains.
L’héritage historique transformé : de la CEO à l’écosocialisme (1969-2025)
Les fondations dans la tourmente communautaire
La création de PAC en 1969 s’inscrit dans un moment charnière de l’histoire belge. Alors que le pays amorce sa première réforme de l’État avec le dédoublement du Ministère de l’Éducation nationale et de la Culture, PAC naît pour remplacer la Centrale d’Éducation Ouvrière (CEO) dissoute. Cette transition s’opère dans un contexte post-Pacte scolaire (1958) favorable aux innovations pédagogiques, tandis que l’enseignement rénové se déploie et que les tensions communautaires restructurent l’architecture institutionnelle belge.
La filiation ouvrière assumée : PAC s’inscrit directement dans l’héritage des Cercles d’Éducation Ouvrière créés par le mouvement socialiste au début du XXe siècle, sur le modèle social-démocrate allemand. La CEO, fondée en 1911, avait structuré l’éducation populaire socialiste autour de trois publics : les cadres, les militants et le peuple. Cette génalogie explique l’ancrage profond de PAC dans la culture politique socialiste, tout en expliquant sa capacité à maintenir une distance structurelle avec le Parti Socialiste.
L’institutionnalisation progressive et les mutations décisives
L’évolution de PAC traverse plusieurs phases critiques qui redéfinissent son positionnement. Le décret fondateur du 8 avril 1976 constitue un tournant majeur en reconnaissant “d’utilité publique” les actions d’éducation permanente. Cette reconnaissance légale et le financement structurel qui l’accompagne permettent l’institutionnalisation du secteur et offrent à PAC un cadre stable pour son développement.
La contradiction libérale des années 1980 révèle les tensions inhérentes au secteur : la législation émancipatrice du décret de 1976 se heurte au contexte libéral-conservateur de l’époque. PAC doit alors naviguer entre ses objectifs d’émancipation et les contraintes budgétaires, préfigurant des défis contemporains.
La réforme du décret de 2003 restructure l’éducation permanente autour de quatre axes, générant des critiques sur la rigidité administrative et l’émergence d’une “subsidiologie” - la quête continue de financements au détriment de l’action de terrain. La réforme d’Alda Greoli (2018) marque un retour aux fondamentaux, recentrant l’éducation permanente sur la participation des publics et introduisant des méthodes d’évaluation qualitative.
Architecture organisationnelle et maillage territorial contemporain
Une structure fédérative unique en Europe
PAC développe aujourd’hui une architecture organisationnelle remarquable avec 12 régionales et près de 200 sections locales employant une cinquantaine de travailleurs. Cette envergure territoriale, la plus importante du secteur en Fédération Wallonie-Bruxelles, permet un ancrage local exceptionnel tout en maintenant une cohérence politique nationale.
La gouvernance démocratique s’articule autour d’instances participatives où travailleuses et travailleurs sont associés aux orientations stratégiques. Les Commissions de Politiques Culturelles, ouvertes aux artistes, mandataires politiques, responsables associatifs et citoyens, illustrent cette approche inclusive qui dépasse les frontières traditionnelles de l’organisation.
Le réseau d’écrivains publics : laboratoire d’innovation sociale
Le programme d’écrivains publics représente l’innovation sociale la plus aboutie de PAC. Lancé en 1999, ce réseau mobilise 200 bénévoles formés (formations de 135 heures) intervenant dans les CPAS, mutuelles, prisons, homes pour seniors, bibliothèques et services sociaux. Cette action illustre parfaitement la philosophie “Agir par la Culture” en transformant l’accompagnement à l’écriture en outil d’émancipation sociale.
L’impact concret se mesure à travers les projets d’écritures collectives : histoires de quartiers, récits de réfugiés, témoignages de femmes de l’immigration marocaine. Le projet “Co-vide ton sac” pendant la pandémie (100+ témoignages recueillis) démontre la capacité d’adaptation et l’ancrage social du réseau.
L’écosystème relationnel : indépendance dans l’interdépendance
L’Action Commune : pivot des relations socialistes
PAC occupe une position stratégique unique au sein de l’Action Commune, réseau créé en 1949 qui structure le mouvement socialiste belge. Cette appartenance lui assure des relations privilégiées avec l’Institut Emile Vandervelde, la FGTB, Solidaris, Soralia, et d’autres organisations sans compromettre son indépendance structurelle.
Cette position charnière permet à PAC de servir d’espace de rassemblement pour l’ensemble de la gauche progressiste, dépassant les clivages partisans traditionnels. Les Commissions de Politiques Culturelles formulent des propositions destinées au Parti Socialiste lors de l’élaboration de ses programmes, illustrant cette influence politique indirecte mais réelle.
Insertion dans l’écosystème de l’éducation permanente
Comme leader quantitatif du secteur, PAC entretient des relations complexes avec les autres organisations d’éducation permanente : complémentarité avec le CESEP (plus centré formation/accompagnement), contraste idéologique avec le MOC d’inspiration chrétienne, spécialisations différentielles avec CGé (inégalités scolaires).
Le financement public multi-niveaux (FWB, Wallonie, Bruxelles-Capitale, Union Européenne, provinces, Loterie Nationale) positionne PAC comme interlocuteur privilégié de l’administration mais génère aussi une dépendance structurelle aux politiques publiques.
Le tournant écosocialiste : mutation idéologique et prospective
La redéfinition programmatique de 2019
Lors de ses 50 ans, PAC opère un tournant idéologique majeur en se définissant officiellement comme “mouvement progressiste écosocialiste”. Cette évolution, fruit de 10 années de réflexion avec citoyens, experts et artistes, dépasse la simple adaptation terminologique pour constituer une refondation conceptuelle.
L’adoption du modèle du “donut” de Kate Raworth articule “plancher social” et “plafond environnemental”, traduisant concrètement la critique du capitalisme et de la “logique du profit infini”. Cette approche systémique refuse la “surresponsabilisation” individuelle au profit d’une transformation structurelle où l’État devient “régulateur” et “levier fiscal” central.
Actions contemporaines : la traduction opérationnelle
Les campagnes sociétales récentes illustrent cette nouvelle orientation : “Merci l’impôt !” revalorisant la fiscalité redistributive, “Tous des glandeurs” luttant contre la stigmatisation des chômeurs (100.000 exemplaires distribués en gares), expositions thématiques sur les enjeux migratoires (“Vies en transit”), féministes (“Femmes en Palestine”) ou écologiques (“Sorcières du Pays de Franchimont” explorant l’écoféminisme).
La production éditoriale avec le trimestriel “Agir par la Culture” (10.000 exemplaires) et les Cahiers de l’Éducation permanente, assure la diffusion de cette grille de lecture écosocialiste auprès d’un public militant et associatif élargi.
Positionnement européen : spécificités et enseignements comparatifs
Un modèle belge distinctif
L’analyse comparative révèle les spécificités du modèle PAC dans l’écosystème européen de l’éducation populaire. Contrairement aux Ligues françaises d’enseignement plus centrées sur l’éducation formelle, aux Folk High Schools nordiques privilégiant l’approche résidentielle, ou aux MJC focalisées sur la jeunesse, PAC développe une synthèse originale entre approche culturelle et engagement politique.
Le rattachement à la Culture plutôt qu’à l’Éducation (spécificité belge) favorise cette approche esthétique de l’émancipation politique qui distingue PAC dans le paysage européen. Le financement public structurel (91% des besoins, objectif 100%) contraste avec la précarisation observée ailleurs en Europe.
Leçons transférables et défis communs
PAC illustre la possibilité de maintenir une approche critique radicale tout en bénéficiant d’une reconnaissance institutionnelle, équilibre délicat face aux pressions néolibérales d’instrumentalisation de l’éducation permanente pour l’employabilité.
Les défis européens communs incluent la professionnalisation (tension militance/expertise), la transition numérique (40% de la population belge en vulnérabilité numérique) et le renouvellement générationnel dans un contexte de complexification des rapports de domination.
Impact mesurable et défis d’évaluation contemporains
Indicateurs quantitatifs et qualitatifs
L’impact territorial se mesure par la densité du maillage (200 sections locales), la production éditoriale (10.000 exemplaires trimestriels), le réseau d’écrivains publics (200 bénévoles formés), et les campagnes de masse (100.000 tracts distribués).
L’évaluation qualitative, privilégiée depuis la réforme de 2018, s’oriente vers la mesure de l’empowerment des publics, la capacité d’analyse critique développée, et la participation citoyenne effective. Cette évolution méthodologique répond aux limites des indicateurs quantitatifs pour saisir les dimensions émancipatrices de l’action.
Défis contemporains structurels
La fracture numérique représente le défi majeur immédiat : nécessité d’adaptation pédagogique, formation des équipes, risque d’exclusion des publics traditionnels. Les conséquences du COVID-19 accélèrent ces mutations tout en révélant la capacité d’innovation de PAC (“Co-vide ton sac”).
La complexification des mécanismes de domination (système, marchés, géopolitique vs. patron-ouvrier traditionnel) exige un renouvellement des grilles d’analyse critique et des méthodologies d’empowerment. Le renouvellement générationnel questionne l’équilibre entre professionnalisation nécessaire et maintien de l’esprit militant originel.
Perspectives stratégiques et recommandations
Priorités à court terme (0-2 ans)
L’accélération de la transition numérique s’impose comme urgence : formation massive des équipes, développement d’outils adaptés, maintien du lien social dans l’hybridation présentiel/distanciel. La consolidation financière via le plaidoyer pour un financement intégral à 100% conditionne la durabilité du modèle.
Le renouvellement des publics nécessite des stratégies d’attraction des jeunes et de diversification culturelle, s’appuyant sur l’analyse écosocialiste pour résonner avec les préoccupations environnementales et sociales des nouvelles générations.
Vision moyen et long terme
L’innovation pédagogique intégrant intelligence artificielle pour la personnalisation et méthodes participatives renouvelées, le renforcement du maillage rural et des zones périurbaines, le développement de projets européens Erasmus+ constituent les axes de développement stratégiques.
À plus long terme, le positionnement comme référence européenne en éducation permanente et la mesure d’efficacité sur le renforcement démocratique représentent les ambitions d’un mouvement qui pourrait inspirer les transformations nécessaires de l’éducation populaire face aux crises contemporaines.
Conclusion : un laboratoire d’émancipation pour l’avenir
PAC incarne aujourd’hui une synthèse originale entre héritage ouvrier historique et innovations contemporaines, entre ancrage territorial et vision globale, entre indépendance structurelle et engagement idéologique assumé. Son évolution vers l’écosocialisme témoigne d’une capacité d’adaptation remarquable aux défis du XXIe siècle.
L’enjeu central demeure l’équilibrage entre professionnalisation nécessaire et maintien de l’esprit militant originel, dans un contexte où la demande d’éducation permanente n’a jamais été aussi forte face aux défis démocratiques contemporains. PAC dispose des atouts organisationnels, relationnels et conceptuels pour relever ce défi et continuer à servir de laboratoire d’émancipation collective pour les mouvements progressistes européens.
Sa capacité à maintenir une approche critique radicale tout en bénéficiant d’une reconnaissance institutionnelle constitue un modèle précieux pour l’éducation populaire européenne, à l’heure où celle-ci cherche les voies de sa réinvention face aux transformations technologiques, écologiques et sociales en cours.
Présence et Action Culturelles (PAC) est un mouvement d’éducation permanente né en 1969 qui a fait de l’émancipation culturelle et citoyenne son fil rouge. À travers formations, débats, outils et dispositifs de terrain, PAC transforme des besoins très concrets (lire, écrire, comprendre, agir) en pouvoir d’agir collectif. Sa marque de fabrique ? Un ancrage local dense et des pratiques pédagogiques qui connectent valeurs sociales et enjeux contemporains.
De 1969 à aujourd’hui : héritage populaire, mutation contemporaine
PAC s’inscrit dans la filiation de l’éducation populaire francophone et des anciens Cercles d’Éducation Ouvrière : une culture de l’auto-formation, du débat et du collectif, pensée par et pour les publics adultes. L’éducation permanente en FWB, cadrée par le décret de 2003 (modifié en 2021), vise l’analyse critique de la société, la participation démocratique et l’exercice effectif des droits, dans une perspective d’émancipation individuelle et collective.
Ce que fait PAC, concrètement
- Former et outiller : cycles, ateliers, animations, études, brochures et recommandations politiques qui mettent en mots les réalités sociales (exploitation économique, droits sociaux, migrations…), et outillent les publics pour agir.
- Informer et mobiliser : conférences, débats, événements culturels portés par des sections locales et des régionales actives, avec un maillage fin du territoire.
- Accompagner les démarches : l’Espace écrivain public, service gratuit et confidentiel d’aide à la lecture/écriture, devenu un réseau de 200+ permanences en Wallonie et à Bruxelles — un symbole de l’utilité sociale de l’EP.
Un maillage territorial et une culture de l’outil
L’EP francophone se structure autour de quatre axes d’action (citoyenneté, formation des formateurs, production d’outils/études, information-sensibilisation). En tant que mouvement, PAC intervient au moins sur trois axes, dont la citoyenneté, ce qui explique son écosystème d’outils (analyses, brochures, lexiques, tracts, quiz) et son maillage (sections, régionales, partenaires).
Valeurs et positionnement
PAC assume un horizon de justice sociale, égalité, solidarité — l’éducation permanente belge francophone se veut explicitement politique au sens civique : développer l’esprit critique, les capacités de choix et d’action, et la prise de parole publique des adultes, notamment des milieux populaires. C’est ce qui fait sa singularité par rapport à la “lifelong learning” anglo-saxonne, plus utilitariste et moins centrée sur la démocratie culturelle.
Pourquoi PAC compte (encore) aujourd’hui
Dans un paysage associatif dense, PAC reste un acteur majeur de l’EP : production d’outils, accompagnement direct, animation décentralisée et plaidoyer argumenté (recommandations politiques). Avec cet ensemble, des mouvements comme PAC renforcent la vie démocratique et réduisent les écarts d’accès à l’information et aux droits.
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