Cerveau Réactivé
Un bout, puis un autre

Ce documentaire explore l’alliance stratégique inédite entre trois régimes autoritaires : la Russie, la Chine et l’Iran1.
Juste pour poser l’ambiance. Et merci 4o pour la note de bas de page comme il faut. Je reste bloqué sur une info dans ce documentaire… il y a des ONG qui… Je peux pas, je passe la main.
Merci (d'avance) de ...1. Qu’est-ce qu’une GONGO ?
Une GONGO (Government-Organized Non-Governmental Organization) est une fausse ONG, c’est-à-dire une organisation soi-disant indépendante mais contrôlée, financée ou instrumentalisée par un État. Elle se présente comme une voix de la société civile, mais agit en réalité comme relais diplomatique, propagandiste ou perturbateur.
Objectifs principaux :
- Détourner les débats dans les forums internationaux.
- Légitimer le discours d’un régime autoritaire sous couvert de société civile.
- Neutraliser les critiques venant d’ONG indépendantes.
- Monopoliser l’attention médiatique dans les arènes publiques mondiales.
2. Exemple majeur : la stratégie chinoise
La Chine a fait des GONGOs un levier stratégique d’influence globale. À travers des dizaines d’ONG accréditées à l’ONU (comme la China Foundation for Human Rights Development), elle :
- Sature le temps de parole au Conseil des droits de l’homme pour orienter les débats vers des sujets neutres.
- Entrave l’accès des ONG critiques (Ouïghours, Hong Kong, dissidents).
- Utilise l’intimidation, la surveillance et le harcèlement à Genève et ailleurs.
- Diffuse un contre-discours civilisationnel, niant l’universalité des droits humains au profit d’une vision “souveraine” et “asiatique” de la gouvernance.
3. D’autres États recourent aussi aux GONGOs
Le modèle chinois fait école, ou du moins inspire des pratiques similaires :
| Pays | Objectifs des GONGOs | Exemples |
|---|---|---|
| 🇷🇺 Russie | Contre-discours conservateur, justifications géopolitiques | Rossotrudnichestvo, ONG “pro-famille” |
| 🇮🇷 Iran | Mobilisation religieuse et anti-occidentalisme | IHRC (UK), fondations chiites |
| 🇪🇬 Égypte | Normalisation de la répression interne | National Council for Human Rights |
| 🇻🇪 Venezuela | Défense du régime, saturation du débat | Fundalatin |
| 🇹🇷 Turquie | Diffusion d’une idéologie conservatrice religieuse | Ensar Vakfı |
Ces GONGOs prennent part aux instances internationales, parfois même au sein de l’ONU, avec un double but :
- Polluer le débat en le noyant sous des témoignages favorables au régime.
- Donner une illusion de pluralité, alors que la société civile réelle est souvent muselée dans leur propre pays.
4. Le lien direct avec la guerre cognitive
Les GONGOs s’inscrivent pleinement dans une logique de guerre cognitive, c’est-à-dire :
“Une stratégie visant à capter, orienter ou manipuler la perception, la mémoire, les affects et les comportements des individus ou des sociétés, souvent par des moyens informationnels et narratifs.”
Mécanismes employés :
- Contrôle narratif dans les arènes internationales (ONU, forums, sommets).
- Discrédit des sources critiques et des récits concurrents.
- Occupation mentale de l’espace discursif : plus personne ne sait à qui faire confiance.
- Relativisation morale : “vous nous accusez, mais regardez vos propres torts” (whataboutism).
En saturant les arènes avec des récits fabriqués ou biaisés, les GONGOs affaiblissent la capacité des opinions publiques à discerner le vrai du faux, un des objectifs classiques de la guerre cognitive.
5. Pourquoi c’est préoccupant ?
- Parce que les mécanismes démocratiques reposent sur un accès libre à des informations vérifiables et contradictoires.
- Parce que ces stratégies sapent la crédibilité des institutions internationales, en particulier celles qui défendent les droits fondamentaux.
- Parce que l’influence des GONGOs rend plus difficile la défense des droits humains dans les régimes autoritaires : les voix dissidentes sont étouffées, tandis que les faux témoins prospèrent.
- Parce que cela désarme cognitivement les citoyens, en leur offrant une pluralité apparente mais toxique.
6. En conclusion
Les GONGOs ne sont pas seulement des outils de désinformation : elles sont des armes cognitives déguisées, servant à réécrire le réel, désorienter les opinions et saboter le débat public mondial. Face à cette guerre douce mais redoutable, la vigilance citoyenne et médiatique est un enjeu majeur du XXIe siècle.
Souhaites-tu que cette synthèse soit adaptée en article pour Hugo avec frontmatter et notes de bas de page ? Ou en version PDF ?
Non, merci. Et j’ai trois mots à te dire…
Russie, Chine, Iran : La revanche des empires, documentaire de Sophie Lepault, Arte France / Mediawan, 2024. Disponible sur YouTube. ↩︎