L'extrême Droite en Belgique Depuis 1945 : Entre Cordon Sanitaire Et Contamination Idéologique
Le cas alarmant du MR et la perversion du cordon sanitaire

L’extrême droite belge présente un double paradoxe en 2025 :
- En Flandre : Le Vlaams Belang (22,7%) reste exclu du pouvoir par le cordon sanitaire mais influence massivement l’agenda politique
- En Wallonie : L’extrême droite autonome reste marginale (Chez Nous : 2,83%) MAIS s’infiltre avec succès dans le MR, premier parti francophone
Révélation clé : “Si le MR n’est pas d’extrême droite, l’extrême droite est aujourd’hui au MR” (Revue Politique, 2025). Le parti de Georges-Louis Bouchez a intégré des militants d’extrême droite et adopté ses codes, représentant une rupture historique du consensus démocratique belge.
Introduction : Le paradoxe belge
L’extrême droite belge présente un paradoxe fascinant : elle constitue l’une des forces politiques les plus durables et influentes d’Europe en Flandre, tout en restant marginale en Wallonie. Depuis sa résurgence post-1945, elle a façonné le paysage politique belge par son influence sur l’agenda public et sa capacité à contraindre les partis traditionnels à adopter ses thèmes, tout en demeurant exclue du pouvoir pendant près de 80 ans. Cette asymétrie régionale unique révèle les mécanismes complexes de la démocratie défensive belge et les limites des stratégies d’endiguement institutionnel.
Le Vlaams Belang, héritier du Vlaams Blok, a réussi une transformation remarquable : de mouvement marginal post-collaborationniste à force politique majeure représentant près d’un million d’électeurs flamands en 2024. Parallèlement, le “cordon sanitaire” belge - la plus stricte politique d’exclusion démocratique en Europe - montre ses premiers signes d’érosion après 35 ans d’application, marquant potentiellement un tournant historique dans la politique belge.
Formation et consolidation de l’extrême droite post-1945
Les racines collaborationnistes
La reconstruction de l’extrême droite belge après la Seconde Guerre mondiale s’enracine dans les décombres des mouvements collaborationnistes Rex (Wallonie) et VNV (Flandre). Le 30 mars 1945, la dissolution officielle de ces formations lors d’une réunion en Allemagne entre Léon Degrelle, Victor Matthys et Collard marque symboliquement la fin d’une époque et le début d’une stratégie de survie clandestine.
L’exil et la reconstruction (1945-1949)
La période 1945-1949 se caractérise par la répression judiciaire et l’exil. Les dirigeants collaborationnistes fuient vers l’Argentine péroniste, l’Espagne franquiste ou l’Autriche. Dès 1949, ils établissent des réseaux de soutien internationaux, publiant notamment le journal “De Schakel” depuis Buenos Aires avec des contacts belges comme Roeland Raes, futur vice-président du Vlaams Blok.
La période de dormance (1954-1977)
La création de la Volksunie en 1954 marginalise temporairement l’extrême droite en absorbant le nationalisme flamand modéré. Cette période de dormance relative (1954-1977) permet néanmoins la consolidation souterraine de réseaux, notamment autour du VMO (Vlaams Militant Orde), organisation paramilitaire créée par Bob Maes, qui maintiendra des liens durables avec les formations politiques ultérieures.
L’ère Vlaams Blok et la percée électorale (1978-2004)
La naissance du Vlaams Blok
La scission de la Volksunie sur les accords d’Egmont fin 1977 crée l’opportunité historique pour l’extrême droite flamande.
Dates clés :
- 17 décembre 1978 : Le cartel électoral “Vlaams Blok” fait ses débuts avec 1,4% des voix
- 28 mai 1979 : Fusion des formations dissidentes donnant naissance au Vlaams Blok unifié
La mutation idéologique des années 1980
La transformation idéologique des années 1980 s’avère décisive. D’un nationalisme flamand traditionnel centré sur l’opposition aux accords d’Egmont, le parti évolue vers un populisme radical moderne intégrant l’immigration comme enjeu central.
Le plan en 70 points et la radicalisation
L’adoption du controversé “plan en 70 points” en 1992 systématise l’idéologie d’extrême droite :
- Rapatriement forcé des immigrés non-européens
- Discrimination légale
- Ségrégation sociale
Cette radicalisation programme paradoxalement le succès électoral :
- 18% en 2003
- 24,2% aux élections flamandes de 2004 (pic historique)
La condamnation judiciaire et la métamorphose
La condamnation judiciaire du 9 avril 2004 par la Cour d’appel de Gand pour “incitation répétée à la discrimination” et sa confirmation par la Cour de cassation le 9 novembre précipitent la dissolution formelle du parti. Le 14 novembre 2004, le Vlaams Belang naît immédiatement des cendres de son prédécesseur, conservant leadership, membres et idéologie sous Frank Vanhecke.
L’échec structurel de l’extrême droite wallonne
Le “paradoxe d’immunité” wallon
Contrairement à la Flandre, la Wallonie présente un “paradoxe d’immunité” face aux mouvements d’extrême droite :
| Parti | Période | Meilleur score | Destin |
|---|---|---|---|
| Front National belge | 1985-2012 | 2,3% (1995) | Dissolution |
| Parti Populaire | 2009-2019 | 1 siège (2014) | Dissolution |
| Chez Nous | 2021-2025 | 2,83% (2024) | Implosion |
Les facteurs explicatifs
Cette faiblesse structurelle s’explique par plusieurs facteurs convergents :
- Absence de nationalisme wallon : contrairement aux Flamands, les francophones n’ont jamais développé d’identité régionale antagoniste à l’État belge
- Héritage industriel et socialiste : offre une alternative politique aux frustrations sociales
- Tradition antifasciste : issue des deux guerres mondiales, immunise culturellement contre l’extrême droite
- Absorption socialiste : le PS wallon a démontré une capacité remarquable d’absorption des potentiels leaders d’extrême droite
Le cordon sanitaire : mécanisme et évolution
La formalisation du dispositif
Le cordon sanitaire belge, formalisé le 10 mai 1989 par cinq partis flamands (CVP, PVV, SP, VU, Agalev), constitue l’une des stratégies d’exclusion démocratique les plus strictes et durables d’Europe.
Efficacité et limites
Efficacité organisationnelle :
- ✅ Zéro jour au pouvoir pour l’extrême droite depuis 1978 (Vlaams Belang)
- ✅ Limitation de l’accès aux ressources étatiques
- ✅ Exclusion des réseaux de clientèle
Limites politiques :
- ❌ Adoption progressive du “plan en 70 points” par les partis traditionnels
- ❌ “Stratégie d’accommodation” sur l’immigration
- ❌ Normalisation du discours d’extrême droite
- ❌ Nouvelle brèche : Le MR intègre directement des membres d’extrême droite (2024-2025)
Les ruptures du cordon (2024-2025)
Ruptures locales flamandes (octobre 2024) :
- Ranst, Ninove, Izegem, Brecht : coalitions avec le Vlaams Belang
- Guy D’haeseleer : premier maire VB élu démocratiquement
Rupture idéologique francophone (2024-2025) :
- Le MR intègre des ex-Chez Nous et ex-FN
- Georges-Louis Bouchez : “ramener ces gens dans le giron démocratique”
- Paradoxe : Le cordon sanitaire médiatique wallon reste intact (RTBF) mais le parti principal l’a de facto abandonné
L’exception MR : du cordon sanitaire à la porosité assumée
Alors que les autres partis francophones maintiennent fermement le cordon sanitaire, le MR a développé une doctrine unique de “déradicalisation par l’inclusion”. Cette approche, présentée comme magnanime, constitue en réalité une rupture historique du consensus démocratique belge.
Paul Magnette (PS) : “La digue qui sépare la droite de l’extrême-droite a cédé”
Transfuges et contamination idéologique
Le cas alarmant du MR : de la porosité à l’infiltration
Le Mouvement Réformateur (MR) présente aujourd’hui le cas le plus préoccupant de contamination par l’extrême droite parmi les partis démocratiques belges. Sous la présidence de Georges-Louis Bouchez depuis 2019, le parti a franchi plusieurs lignes rouges historiques.
Janvier 2025 :
- Noa Pozzi : Ex-tête de liste Chez Nous à Liège (2024), accepté personnellement par Bouchez malgré l’opposition locale
- Mathéo Besson : Autre ex-dirigeant Chez Nous, fondateur du “Rassemblement du Peuple Wallon”
- Safa Aykol : Proche des milieux ultra-nationalistes turcs
Diana Nikolic (MR Liège) : “Nous n’avons pas été consultés”
Sophie Wilmès (ex-PM libérale) : “Une concertation s’imposait dans un cas aussi délicat”
Déclarations et dérapages systémiques
| Date | Auteur | Déclaration | Réaction MR |
|---|---|---|---|
| 2 juin 2024 | Pierre-Yves Jeholet (ministre MR) | “Si ça ne vous plaît pas, vous n’êtes pas obligé de rester en Belgique” à un candidat PTB d’origine immigrée | Aucune sanction, défense par David Leisterh |
| Avril 2025 | Georges-Louis Bouchez | Stigmatisation des Marocains sur les “fraudes sociales” | Refuse de s’excuser, invoque des “faits” |
| Mai 2025 | Direction MR | Refus de qualifier le racisme lors des violences hooligans | “Toutes les violences se valent” |
Connexions numériques avec l’extrême droite
Corentin de Salle (directeur Centre Jean Gol) :
- Diffusion de fausses informations sur la “censure” du Journal d’Anne Frank
- Co-signature d’une tribune pro-Musk : “Ne laissons pas la muskophobie tuer la liberté d’expression”
- Défense d’Elon Musk soutenant l’AfD : “pas d’extrême droite, juste libertarien”
Georges-Louis Bouchez sur X :
- Reposts réguliers de comptes d’extrême droite (incluant “Punisher” avec tête de mort SS)
- Partage du fondateur de Fdesouche (site identitaire français)
- Interactions fréquentes avec la fachosphère
Melissa Amirkhizy (présidente assemblée consultative MR) :
- Publications de montages racistes
- Commentaires violents : “quand est prévu le nettoyage ? […] la pulvérisation est nécessaire”
- Qualification d’opposants comme “parasites”
Les parcours vers la N-VA flamande
| Nom | Parcours VB | Transition | Position actuelle |
|---|---|---|---|
| Karim Van Overmeire | Président jeunes VB (1992-95), co-auteur “plan 70 points” | N-VA 2011 | Premier échevin Alost (2019) |
| Jurgen Ceder | Sénateur VB (1995-2012) | N-VA 2012 | Membre N-VA |
Theo Francken (N-VA, Secrétaire d’État 2014-2018) :
- Participation à l’anniversaire de Bob Maes (fondateur VMO, collaborateur nazi)
- Hashtag #opkuisen (“nettoyage”) pour les arrestations d’immigrants
- Privilégiation des chrétiens syriens dans l’attribution de visas
- Jan Jambon (N-VA) : “Ceux qui ont collaboré avec les nazis avaient leurs raisons”
Stratégies de normalisation
“Notre but doit être de ramener ces gens dans le giron démocratique”
- Théorie de la “déradicalisation par l’inclusion”
- Refus de tracer des lignes rouges définitives
- Justification : “Ne pas bannir pour une erreur de choix politique”
Résultat : L’extrême droite n’est pas au MR dans son ensemble, mais “l’extrême droite est aujourd’hui au MR” (Revue Politique)
L’évolution idéologique du MR : une droitisation assumée
Mutation discursive sous l’ère Bouchez
Le MR a opéré depuis 2019 un virage idéologique majeur sur plusieurs axes fondamentaux, abandonnant progressivement son héritage libéral-humaniste pour adopter les codes de l’extrême droite.
- Identité nationale : Défense agressive des “valeurs occidentales”, critique de la “repentance” coloniale
- Laïcité combative : Importation du modèle français dur, focalisation sur l’islam
- Immigration : Rhétorique des “profiteurs”, ciblage ethnique explicite
- Sécurité : “Tolérance zéro”, minimisation du racisme systémique
- Guerre culturelle : Combat anti-“woke”, alliance avec la fachosphère internationale
Plateformes médiatiques et réseaux
Choix médiatiques révélateurs :
- Janvier 2021 : Bouchez sur CNews (média français d’extrême droite) pour critiquer la RTBF “politiquement correcte”
- Multiplication des interactions avec des médias et influenceurs d’extrême droite
- Stratégie assumée de séduction de l’électorat radical
Impact institutionnel
Résistances internes limitées
Malgré quelques protestations :
- Charlotte Depierreux (MR Liège) : démission en protestation
- Sections locales (Sprimont) : refus d’affiliations d’ex-Chez Nous
- Sophie Wilmès : appels à la prudence ignorés
La direction Bouchez maintient sa ligne : “Les portes du MR demeurent grand ouvertes” aux transfuges d’extrême droite.
Asymétries régionales : Flandre versus Wallonie
Comparaison électorale 2024
Facteurs explicatifs de l’asymétrie
Flandre : terreau fertile
-
Nationalisme flamand cohérent :
- Indépendance politique
- Chauvinisme du bien-être
- Restrictionnisme migratoire
-
Infrastructure organisationnelle :
- Réseaux civils développés
- Ressources financières stables
- Leadership continu
-
Base sociale :
- Classes populaires (ancien électorat socialiste)
- Classes moyennes inférieures
- Jeunesse urbaine/suburbaine
Wallonie : résistance structurelle
- Absence d’identité nationaliste régionale
- Tradition socialiste forte (PS dominant)
- Canalisation alternative : PTB (extrême gauche) capte 8-16% du vote protestataire
- Fragmentation chronique des tentatives d’extrême droite
Situation contemporaine et dynamiques actuelles (2024-2025)
Les résultats électoraux 2024
- 22,8% au niveau fédéral
- Plus grand parti dans 3 provinces flamandes sur 5
- Première place dans 143 communes sur 300
- Près d’un million d’électeurs
La modernisation sous Tom Van Grieken
Tom Van Grieken, leader depuis 2014, a réussi la transformation stratégique :
- Communication “adoucie”
- Professionnalisation organisationnelle
- Élargissement thématique
- Stratégie réseaux sociaux
Percées locales historiques (octobre 2024)
| Commune | Événement | Signification |
|---|---|---|
| Ninove | Guy D’haeseleer premier maire VB | Premier maire élu démocratiquement |
| Ranst | Coalition avec VB | Rupture du cordon local |
| Izegem | Accord de majorité | Bris du tabou |
| Brecht | Participation VB | Normalisation locale |
Influence sur l’agenda politique
L’influence agenda-setting persiste malgré l’exclusion :
- Immigration = première préoccupation des électeurs flamands (22%)
- Fonction de “parti-fouet” contraignant l’agenda médiatique
- Normalisation discursive progressive
- Invitation de Renaud Camus au Parlement flamand (2023)
- Usage du terme “omvolking” (repeuplement) dans le débat public
- Adoption de mesures restrictives par les partis traditionnels
Bilan et perspectives d’évolution
Le paradoxe institutionnel belge
L’extrême droite belge présente un double paradoxe en 2025 :
- En Flandre : Exclusion formelle du pouvoir mais influence idéologique massive (Vlaams Belang)
- En Wallonie : Faiblesse électorale de l’extrême droite autonome MAIS infiltration réussie d’un parti démocratique majeur (MR)
“Si le MR n’est pas d’extrême droite – ce qui est certain – l’extrême droite est aujourd’hui au MR”
Cette formule résume la stratégie de “perversion” décrite : plutôt que de conquérir le pouvoir frontalement, l’extrême droite wallonne s’infiltre dans le premier parti francophone.
Dynamiques actuelles et tensions
Forces de maintien du cordon :
- Coalition Arizona (gouvernement sans VB)
- Résistance PS, Ecolo, Engagés
- Cordon médiatique wallon (RTBF)
- Sanctions partisanes (sauf au MR)
Forces d’érosion :
- Fissures locales flamandes (2024)
- Doctrine Bouchez d’“inclusion” des extrémistes
- Normalisation médiatique (CNews, X/Twitter)
- Accommodation programmatique généralisée
Le cas MR : un précédent dangereux pour la démocratie européenne
Le MR illustre une nouvelle forme de compromission démocratique : non pas l’alliance formelle avec l’extrême droite (modèle italien), ni la simple reprise de ses thèmes (modèle français LR), mais l’absorption directe de ses militants tout en prétendant les “déradicaliser”.
| Pays | Parti | Stratégie | Résultat |
|---|---|---|---|
| Italie | Forza Italia | Alliance ouverte | ED au pouvoir (Meloni) |
| France | LR | Imitation thématique | Effondrement électoral |
| Allemagne | CDU | Résistance officielle | Pression croissante |
| Belgique | MR | Absorption de militants ED | “Perversion” interne |
Questions critiques pour l’avenir
L’évolution belge soulève des questions fondamentales :
- Peut-on “déradicaliser” l’extrême droite en l’intégrant, ou ne fait-on que la légitimer ?
- Le cordon sanitaire a-t-il encore un sens quand un parti démocratique majeur l’abandonne ?
- Comment empêcher la contamination idéologique quand elle vient de l’intérieur du système ?
- La Wallonie reste-t-elle “immunisée” si son premier parti est infiltré ?
Enseignements pour la démocratie européenne
Le cas belge démontre que :
- L’exclusion institutionnelle ne suffit pas : l’extrême droite trouve d’autres voies (infiltration, contamination)
- La “normalisation” peut venir de l’intérieur : des partis démocratiques peuvent devenir les vecteurs de l’extrémisation
- Les asymétries régionales créent des vulnérabilités : la stratégie diffère selon le contexte local
- La vigilance démocratique doit être permanente : même les partis “libéraux” peuvent dériver
- Le danger n’est plus seulement électoral mais idéologique et organisationnel
Le “laboratoire belge” révèle en 2025 une mutation inquiétante : l’extrême droite n’a plus besoin de conquérir le pouvoir si elle peut contaminer ceux qui l’exercent. La question n’est plus de savoir si le cordon sanitaire survivra, mais si les démocraties peuvent survivre à sa perversion de l’intérieur.
Comme l’avertit ironiquement un idéologue même du MR : il faut “bien connaître le monstre pour mieux le combattre” - reste à savoir si le MR combat encore ce monstre ou s’il lui a ouvert grand les portes.
Cet article se base sur une recherche approfondie incluant :
- Sources académiques (Cambridge University, UCLouvain, Université d’Anvers)
- Enquête de la Revue Politique (août 2025) sur l’infiltration de l’extrême droite au MR
- Documentation des déclarations publiques et interactions sur les réseaux sociaux
- Analyse comparative avec les partis européens
- Données électorales officielles belges et européennes
Note importante : Les faits rapportés concernant le MR proviennent de sources journalistiques documentées et de déclarations publiques vérifiables.